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| Sujet: Péages d’autoroutes : l’exception niçoise Jeu 5 Sep - 15:17 | |
| Mercredi (24 juillet 2013), la Cour des comptes a rendu un rapport sur les tarifs des péages autoroutiers. Qu’elle juge, sans surprise, trop élevés. Le principe est simple, et connu depuis toujours. L’Etat concède des « concessions », précisément, à des société privées de bâtiments et travaux publics sur la base suivante : la société construit et entretient les structures, en échange de quoi elle se rémunère sur les péages. Avec une condition : lorsque les structures sont remboursées, les péages doivent être supprimés. Ce qui n’est jamais le cas. Pour justifier de continuer à percevoir des péages, les sociétés concessionnaires invoquent à la fois la construction de nouveaux tronçons, ce qui ne justifie pourtant pas de continuer à percevoir des péages sur le reste du réseau existant et amorti, et l’entretien du réseau ancien, ce qui pourrait être payé autrement, notamment par des taxes prélevées sur les sociétés privées qui tirent des revenus des autoroutes, c’est-à-dire, essentiellement, les stations services et les restaurants.
En revanche, les autoroutes de contournement, ce que l’on appelle communément les « périphériques », sont gratuits quasiment partout… sauf à Nice. Ainsi, alors que des milliers de kilomètres cumulés d’autoroutes et de voies express (4 voies) ne donnent pas lieu à la perception d’un droit de péage, l’usage de l’autoroute de contournement de Nice Nord (qui date des années 70) construit et entretenu par la société Escota, filiale de Vinci (également concessionnaire du Stade Allianz Riviera, notamment…), d’une longueur de 14 kilomètres, coûte 1 €, et son prolongement vers Antibes (19 kilomètres) 1,20 €. Un fait non seulement exceptionnel, mais d’autant plus étrange que le député-maire de Nice, Christian Estrosi, lorsqu’il était ministre délégué à l’Aménagement du Territoire, était le mieux placé pour harmoniser la situation du périphérique niçois avec celle du réseau national. Pour être tout à fait clair, il ne s’agissait pas d’octroyer un privilège aux automobilistes niçois, mais bien de leur permettre d’être traités à égalité avec les autres automobilistes de France.
“The right man, at the right place »
Le conseiller général et conseiller municipal (UMP mais exclu de la majorité municipale… UMP) Jean Icart, candidat à l’élection municipale 2014, avait déjà dénoncé cette situation, en soulignant l’étrange immobilisme du député-maire-ministre Christian Estrosi sur ce dossier. « La Cours des Comptes dénonce les hausses excessives des tarifs des autoroutes, constate Jean Icart. Quant à moi, je dénonce la non gratuité du contournement de Nice, alors que toutes les grandes villes de France bénéficient d’autoroutes périphériques sans péage ! Notre maire sortant était ministre de l’Aménagement du Territoire en 2005-2006, lorsque son gouvernement a procédé aux privatisations des autoroutes. Il était à la bonne place pour nous défendre et demander la gratuité de l’autoroute A8, entre Mandelieu et La Turbie, au nom de l’équité entre toutes les villes et territoires de France. Nous avions la chance unique, “The right man, at the right place, in the right time » pour obtenir à ce moment là, la correction de cette injustice ».
« Il est à noter que le péage du tronçon Antibes-Villeneuve Loubet est le plus cher de France avec 30 cts/km, le deuxième tronçon étant à 14.4 cts/km, rappelle Jean Icart. Les conséquences sont énormes pour Nice : pour éviter le péage, bon nombre d’automobilistes choisissent la traversée gratuite de Nice. Chaque jour, 360 000 voitures entrent et sortent à Nice. La gratuité allégerait considérablement cette masse énorme de voitures, qui embouteillent la Promenade des Anglais et la voie rapide. Je demande le rétablissement de l’équité entre tous les français« .
Manifestement, le maire de Nice, qui vient de faire don de 20 000 € à l’UMP à travers l’association des Amis de Nicolas Sarkozy dont il est président, a d’autres centres d’intérêt, que celui des automobilistes niçois.
Source : L'Intrus | |
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