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Messages : 338 Date d'inscription : 20/04/2013
| Sujet: Pour 1,32 euro de l’heure ! Jeu 9 Mai - 11:13 | |
| Le nombre des « travailleurs pauvres » continue à augmenter en Allemagne, selon l’Agence fédérale pour l’emploi (BA). Ces nouveaux chiffres publiés hier par le quotidien Süddeutsche Zeitung, ne vont pas manquer de relancer l’un des sujets centraux de la campagne électorale : la lutte contre les bas-salaires via l’introduction d’un salaire minimum universel (voir aussi le post précédent).
Outre-Rhin, le « travailleur pauvre » est un salarié régulier qui gagne au moins 800 euros/mois mais dont le revenu ne suffit pas pour assurer sa subsistance et celle de sa famille et qui doit faire appel à l’aide sociale (Hart IV). Selon la BA, 320 000 foyers allemands ont ainsi du être aidés par l’Etat en 2012, soit 20 000 de plus qu’en 2009. Pour les célibataires salariés, la dégradation est encore plus forte puisqu’ils ont été 75 600 à bénéficier de l’allocation, soit une progression annuelle de 38 %. En tout, la BA recense près de 1,3 millions de ces « working poors ». Leur nombre réel est cependant estimé à largement plus de 2 millions par les experts qui soulignent que nombre d’entre eux ne savent pas qu’ils ont droit à une aide ou ont honte d’aller la demander. L’Etat subventionne de fait le dumping salarial Le dumping salarial fortement pratiqué dans les secteurs du BTP, des transports, des services, de la restauration ou de l’intérim revient en fait à transférer une partie de la charge salariale sur les budgets publics selon le principe suivant : si le salarié veut gagner plus, qu’il aille donc en faire la demande à l’Agence pour l’emploi. Les tribunaux du travail allemands sont actuellement confrontés à de multiples plaintes de salariés sous-payés : 4,64 euros de l’heure dans le transport, 3 euros dans la coiffure, 3,5 euros dans les abattoirs, etc. Depuis quelques années, il est même fréquent de voir des Agences pour l’emploi locales porter plainte contre les employeurs. Elles estiment à juste titre que ce type de pratique n’est pas seulement du dumping salarial mais aussi une escroquerie à l’assurance sociale. Le record est pour l’instant tenu par un gérant de pizzeria de la cote baltique (Stralsund) qui a été condamné en 2010 à plusieurs milliers d’euros d’amende. Il payait ses salariés 1,32 euro de l’heure ! Forcément, ceux-ci n’avaient d’autre choix que d'aller « émarger » à l’Agence pour l’emploi qui a fini par voir rouge.
Source : Marianne | |
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